Tentes [commandants]

Le bureau était inchangé depuis ces cinq mois d'absence, comme sur le temps même avait ici stoppé son mouvement innexorable pour réconforter une créature dépossédée de tous repères. Créature qui, qui plus est, sentait le rance et que le manque de soleil avait rendu pâle.

Poussant du plat de la main la porte de cette pièce autrefois si aimée, Layna fit apparaître de l'eau et s'apergea le visage, laissant le soin à son pouvoir de faire disparaître ces gouttellettes de sa mante et du sol. Dans un angle de la pièce, un mur de feuilles s'éleva, et près du plafond, un nuage apparut, comme porté ici par on ne savait quel vent étrange, ou invoqué par des magies silencieuses et bonnes, telles les voix des fées.

Layna se déshabilla, passa derrière ce mur et laissa le soin à l'eau de la décrasser d'une telle période de réclusion. Elle nettoya son vêtement, aussi, puis le sécha du bout des doigts. Cela fini, elle se sentait en pleine forme, mais vidée de son essence. D'une brise, elle ouvrit les fenêtres, d'un autre, elle assainit l'air. Et, songeuse, elle laissa ses yeux se porter sur la surface calme et apaisante du lac dans lequel aucuns troubles ne semblaient régner.

"Faites porter un vase de fruit" demanda-t-elle au Gardien qui attendait près de la porte.

Il revint une minute plus tard, ayant juste laissé le temps à Layna de déplacer le bureau au centre de la pièce et de faire disparaître le mur de feuilles. Et, lorsqu'il lui tendit le vase, elle le prit, le déposa sur le rebord de la fenêtre, et avala tout rond une prune avant de reporter son attention sur le meuble de bois lisse.

Elle se dirigea vers lui et tira d'un tiroir une carte d'Elament peu détaillée ainsi qu'une carte de la région. Celon elle, Apharez encerclerai la ville. Celon elle, ils avaient peu de chance de survivre un un assaut simple. Celon elle, c'était à un siège qu'il fallait d'attendre. Mais, ce qu'Apharez désirait réellement, c'était un Duel. Pouvait-on faire confiance à une créature qui enlevait un enfant pour faire pression sur un adulte ?

Non. Et Layna n'irait pas au duel, elle préférait un affrontement réel, même si la peur torturait un peu son esprit.

Avec des coupes papiers, elle coinca les angles de ces vieilleries et s'asit sur son bureau, les étudiant en silence, attendant avec patience les premieères personnes à qui elle allait confier l'avenir de tout une ville...

Midô Ban alla vers a tente de Layna, d'un pas vif, il était en train de parcourir la cité pour rejoindre la tente, il repensa à ce qu'il avait entendu, un bataille entre les démons et la cité, ce qu'il le remettait en cause... Il était parti de la cité sans donner aucun signe de vie, il avait abandonné ses élèves était venu à ses cours pour apprendre la médecine ce qui peut servir surtout dans cette circonstance. Il devait aller voir Layna pour s'excuser et aussi demander de reprendre son titre de professeur de Médecine et ainsi se pardonner en aidant Lorelaï à soigner les blesser... C'était son devoir.... Et la promesse faite à son frère.
Il arriva enfin dans cette longue ligne droite vers la tente où était Layna, il le traversa tout entendant les cris des démons au loin, il passa devant une fenêtre et pu s'empêcher de regarder... Il vit cette vague noire qui noircissait le paysage, cette vague noir remplit de haine... Midô Ban détourna le regard et courut vers a tente de Layna....

* Ils vont pas pouvoir survivre, ils sont trop, je dois reprendre mon titre coûte que coûte *

Il arriva devant la porte de la tente, deux gardiens étaient devant la porte, Midô Ban demanda à voir Layna et on le repoussa mais il tenta de se rebéller...

" Layna, écoute moi !! c'est moi Midô Ban je suis de retour, je veux me faire pardonner... Redonne moi mon titre et laisse moi aider les citoyens en les soignant il faut que j'aide Lorelaï, je dois l'aider à soigner !! M'entends-tu !? "

Midô Ban repoussa les gardiens et attendit la réponse de Layna...

Loin, reculé sur les rives du Lac Yuta, un silouhette ailée se tenait assise sur la rive. Les frais embruns venaient de temps à autres raffraichir le visage de l'ange qui méditait suite à son entrainement... Son trident, posé à coté de lui dans l'herbe encore humide.
Mais son repos n'était pas comme à son habitude aussi paisible, il sentait que quelquechose dans l'air éait différent, le vent portait une odeur étrange et le sol vîbrait étrangement... Les animaux qui d'habitude pullulent et envahissent l'air de leurs cris s'étaient tus, et éloignés.

Le sol vibra régulièrement et rapidement mais très légérement, quelqu'un courrait dans sa direction. il ouvrit les yeux, un grand elfe en armure se dirigeait vers lui à toute allure en faisant de grands signes...

"PROFESSEUR!!! Mlle Timerta vous demande d'urgence à son bureau!"

La surprise passée, le visage du professeur se teint d'une grande résignation, l'heureétait venue d'honnorer sa promesse, de manier le trident une nouvelle fois, comme le lui avait demandé son maître.
Il le saisit et posa une main rassurante sur l'épaule du gardien...

"Ne vous en faites surtout pas... Nous autres prenons le relais maintenant, allez, Aux remparts!"

Des profondeurs du lac, sotirent en ondullant des algues qui vînrent s'enrouler autour des poignets du professeur et le projettèrent au dans les airs. Ses grandes ailes se déployèrent telles les voiles d'un navire puis il se dirigea vers l'école aussi vites que ces six ailes le lui permettaient.

Quelques instants plus tards, il pénétrait dans le bureau de la respectée directrice de l'école.
Un séraphin come lui essayait avec de multiples éfforts de se faire entendre par la directrice, les gardiens laissèrent passer Métatron sans difficultés et il alla s'incliner devant Layna.

"Layna Timerta, je suis Aurion Métatron professeur de la terre, à votre service. Je n'ai pas encore eu l'honneur de vous rencontrer."

C'était la première fois qu'il rencontrait directement la directrice, qu'elle grâce, qu'elle beauté, qui aurait cru en voyant cette magnifique elfe qu'elle comptait parmis les personnes les plus puissantes du monde.

Puis le regard du serahin se porta sur le bureau de Layna, la poussière s'était installée sur les meubles et les objets, elle ne l'avait pas utilisé depuis bien longtemps, un coupe de fruits se tenait sur la table, comme pour rassasier une fringale passagère, qui aurait cru qu'en temps de guerre, de rationnement et de doutes, on trouve encore pomme, poires et oranges pour tenter nos bouches.

Enfin, il se tourna vers le bruyant visiteur, curieux de voir qui il était et ce qu'il voulait.

[Mido je ne sais pas si tu as le droit de poster ici si tu n'es pas commandant.]

Cela faisait déjà quelques jours que l’on pouvait distinguer à l’horizon un grand nuage de poussière mais ce n’était que hier qu’un flot noir s’y était distingué. Les démons arrivaient, et avec eux, la guerre.
Nacinia poussa un profond soupir. Elle dont l’enfance avait été agitée pour la guerre que se menaient les drows et les elfes, voici qu’à présent, elle allait à nouveau devoir endurer cela. Et Layna qui n’était pas là. Que pouvait-elle bien faire ? L’igni n’était sure que d’une chose, elle ne les avait pas abandonnés, elle allait reparaître. À temps, elle l’espérait.

Bien que cette guerre ne l’enchantait pas, rester à attendre sans rien faire ne lui plaisait pas non plus. Bien sure, elle aurait pu s’entraîner comme bon nombre de ses concitoyens mais ce n’était pas quelques jours d’entraînement qui feraient la différence. Non, la seule chose qu’elle pouvait faire, c’était attendre. Attendre te prier.
La tirant de sa rêverie, quelqu’un frappa à sa porte. Elle n’attendait personne aujourd’hui. Peut-être était-ce un élève de l’école qui voudrait lui demander quelques conseils. En ouvrant la porte, elle se retrouva face à l’un des gardiens de la cité, un centaure. Haussa un sourcil, son regard se fit interrogateur.

"Dame Timerta vous demande. Elle vous attendra dans son bureau."

En entendant ces mots, le cœur de l’elfe fit un bond dans sa poitrine. Elle était reparue, juste à temps. Layna lui avait vaguement parlé d’aller se préparer mais voila, c’était il y a cinq moins et Naci se demandait quand elle se manifesterai à nouveau.
Jetant un œil à sa tenue, elle s’assura qu’elle était présentable. Elle n’aurait pas voulue paraître négligée pour ses retrouvailles avec son amie.

"Très bien, j’arrive immédiatement."

Une fois dans les rues, elle se dirigea à grands pas vers l’école d’Elament. Elle n’en était distante que de quelques minutes et arriva rapidement au niveau du hall d’entrée.
Quelques questions vinrent l’assaillirent. Layna avait-elle changée durant son absence ? Avait-elle un plan ? Des informations ? Secoua la tête, elle les chassa bien vite. Les réponses viendraient, bien assez tôt.

Elle couru si vite vers le bureau de Layna qu’une dalle disjointe manqua lui faire perdre l’équilibre. Elle aurait eût l’air maligne avec une cheville foulée pour le début de la bataille.
Devant la porte du bureau se tenaient deux gardes. Son amie craignait-elle de se voir attaquée par les démons jusque dans l’école ? Ou bien était-ce juste pour éviter d’être dérangée durant le peu de temps qu’il leur restait pour achever de préparer les défenses de la cité.
Un homme manifestait énergiquement son envie de parler à Layna au sujet d’un certain titre. Nacinia mit quelques instants à le reconnaître mais le doute n’était pas permit, c’était bien Mido Ban.

Passant à côté de l’ancien professeur, elle lui glissa quelques mots de manière à ce que seul lui puisse les entendre. "Un peu de tenu voyons." Elle s’était exprimée sur le ton qu’elle prenait généralement pour réprimander ses élèves ce qui ne manqua pas de faire apparaître un sourire aussi espiègle que fugace sur son visage.

Sans qu’elle n’ait besoin de dire quoi que ce soit de plus, les gardes s’écartèrent afin de la laisser passer. Ils savaient qui elle était et ce pour quoi elle était ici.
En entrant dans le bureau, elle découvrit une Layna un peu plus pâle qu’à l’accoutumée. Alors qu’elle allait se précipiter pour la prendre dans ses bras, elle remarqua qu’une seconde personne était présente. Reprenant contenance, elle se contenta d’un simple : "Bonjour. Comment vas-tu ?" Si la première partie de sa phrase s’adressait aussi à Métatron, c’était vers son amie qu’elle s’était tournée lorsqu’elle avait posé sa question.

"Je suis heureuse de te revoir, bien que j’aurais aimé que ce soit dans d’autres conditions."

Elle remarqua alors les cartes posées sur le bureau. En se penchant un peu elle pu voir qu’il s’agissait de plans de la cité et de ses alentours. Ça ne l’étonna pas vraiment, elle se doutait que ce n’était pas simplement pour boire le thé que Layna les avait convoqués.

Les Ruelles

Tristes ombres du début du jour.
A l'heure du coq, quand le chat rêve d'un festin et que le chien dort encore, glissaient sur le sol pavé des ruelles de la cité des pieds si fins et si délicats que l'on se demandait si jamais ils avaient foullé sol auparavent et si son était capable d'être produit par leur frôlement sur la pierre lisse. Souplesse et fragilité apparente mêlées. Voila ce qu'il restait d'un être qui autrefois n'était que peines et tourments bouillonnants.

A l'heure des ombres, donc, sur la muraille Nord, se tenait une créature faite de neige et de lumière. Accroupi sur les créneaux sculptés à même la pierre, le vent donnait à sa chevelure un aspect vivant, telle l'oriflamme déployée, marquant au coeur de monde de ténèbre le territoire de la lumière. Peut-être se voulait-elle seule rempart du monde, seulement vêtue d'un voile arachnéen transparent sur la virginité de son corps. Et si c'était le cas, de loin, sur la ligne d'horizon où se dessinaient les marques noires des démons, la stupidité d'une telle barrière entre le massacre et eux pouvait prêter à sourire chez les ces créatures - aussi fut-il qu'ils en furent capable.

Tandis que la bise devenait de plus en plus tiède sur la peau d'une telle personne, un frôlement léger se fit entendre à son ouïe animale, et l'odeur rance de la sueur masculine parvint à ses narines. Dans les ténèbres, ses yeux s'emplirent d'une lueur carnassière.
Claquement du métal sur le métal, visière qui se rabaisse, lance que l'on pose sur le sol. Discrêtion naturelle annulée par la peur de la blessure. Il n'y avait pas plus stupide spectacle.

"On..." commença le jeune homme avant qu'un "Je sais." doux ne l'interrompte, pourtant sans agressivité.

Que fallait être stupide pour ne pas sentir que dans les ruelles la pression de la peur avait diminué, comme si un caillot, dans les veines de cette immense cité, s'était enfin dégagé. Puis, il y avait cette odeur, que Ruby avait déjà senti. Une fois,. peut-être deux. Et une partie de l'école qui en était emplie semblait revivre maintenant.
Oui, Layna était revenue, et ce retour ne signifiait pas la venue d'un bon temps.

Avec une souplesse animale, Ruby se redressa sur ses jambes, descendit des créaneaux et s'avança à la suite du Gardien de la cité. Ici, elle ne connaissait personne. Ici, elle n'était qu'un fantôme de passage. Ici, tous le monde l'indifférait. Elle ne comptait pas se battre pour eux, elle se battrait pour le territoire, pour la victoire. Pour le sang et l'ivresse, car il était dans sa nature de tuer.

Derrière lui, elle descendit les marches, traversa toutes la cité par des ruelles qu'elle avait appris au cours des mois. Un an, déjà, une année passée qu'elle était ici, a enseigner, mais, plus que ça, à apprendre elle-même.

Puis, enfin - car la lenteur manifeste du gardien était un frein à la rapidité dont elle savait user - ils parvinrent dans l'Ecole, montèrent de nombreuses marches avant de se retrouver dans cette partie de l'Ecole que la lumière avait désertée de nombreux mois auparavent. L'homme la laissa là, devant deux gardes, qui lui laissèrent le passage avec un respect manifeste. Manifeste mais inutile, tout comme les armures dont ils paraient.

Il lui ouvrit la porte et elle s'étonna de trouver dans ce geste simple autant de sentiments différents, avant que l'image fugitive d'une étoile sur un front apposé ne lui fasse revivre des miriades de sensations, mêlées de sang et de baisers.

Ils étaient tous là. Etait-elle la dernière ? Naciniah - dont le souvenir d'une flamme dans les ténèbres de la nuit éclaira son esprit -, Archael - étoile du jour au visage étrangement immobile -, Métatron - Le seul qui, peut-être, lui montrera qui ce qui symbolise pour elle la vie peut se révéler mort des plus affreuses - et Layna.

Elle inclina la tête devant cette dernière, lui reconnaissant par ce geste plus de pouvoir sur elle que la majorité des gens qu'elle avait recontré ces derniers temps. C'était la chef de la meute et, même si les loups n'ont pas de roi, elle lui accordait la même importance, si ce n'est pas plus. Et, plus que cela, c'était sur les cartes du bureau que son regard se figea, ignorant la pâleur et l'énergie qui se dégageait de la Directrice.

Mais, égale à elle-même, Ruby ne parla pas, tandis que ses yeux se détachaient de plans connus pour venir se poser sur une ancienne connaissance, aux yeux de ciel liquide.

Il était encore très tôt dans la matinée, et ce n'était pas la couleur du ciel qui allait trahir l'heure matinale. Layna profita du la fraicheur de la saison, assise sur le rebord de la denêtre, une heure durant, peut-être plus. Il était l'aube lorsqu'elle était sortie des entrailles de l'école et qu'elle avait traversé la cité entière, qu'elle était venue sceller la porte majestueuse pour ne la transformer qu'en barrière supplémentaire. Et, petit à petit, les fruits se faisaient moins nombreux sans que viennent à son esprit la question de leur origine. Seule la faim animait ses gestes, alors que ses yeux s'abreuvait de l'image du lac qui transparaissait par le dessus de la muraille.

Elle descendit et revint étudier les cartes. Et c'est le bruit de la porte s'ouvrant qui la tira de sa rêverie, alors qu'un visage inconnu se présentait à elle.

Six ailes, la beauté des traits angéliques, et l'aura de la terre autour de tout cela. En Cinq mois, la ville avait bien changé, mais le monde continuait à touner, malgré l'absence manifeste de celle qui avait fondé tout cela. Le professeur de la terre, donc. D'un regard, elle lui accorda l'importance qu'elle allait lui donner dans la bataille, et les espoirs qu'elle fondait sur lui, comme sur ceux qui allaient venir se joindre à eux dans cette pièce.

Elle lui prit le poignet et le serra dans un geste fraternel avant de lui dire :

"Ce n'est pas à vous que revient l'honneur, il n'y a pas d'honneur à me rencontrer."

D'un geste de la main, elle lui montra les cartes, l'invitant à les étudier comme elle, a imprimer leurs traits dans son esprit. Qui sait ? l'emplacement d'une ruelle précise pouvat peut-être sauver des vies. Tout comme l'oublie d'un carrefour pouvait condamner à mort des centaines de personnes...

La porte s'ouvrit encore, et Naciniah entra, pleine de majestée dans sa tenue sombre. Elle était pleine de vie. Il ne fallait pas se demander quel élément possédait cette jeune elfe, elle irradiait naturellement de puissance et de maîtrise. Elle était un flambeau. Elle était une amie. Son regard brillait la force. N'avait-elle donc pas peur de savoir tout ce qui allait advernir ?

Layna sourit lorsque la professeure du feu la salua et elle se dirigea vers elle pour - tout comme Métatron - lui serrer le poignet et, plus que cela, l'enlacer.
La directrice soupira. A chacune de personnes qui entraient ici, c'était un poid supplémentaire qui se retirait de ses épaules.

"Oui, je suis moi aussi heureuse de te revoir, mon amie. Les temps vont être durs."

Elle se sépara d'elle alors qu'une autre personne entrait. Le mystère était autour de cet être comme une cape d'ombre. Mais, malgré cela, il transparaissait de lui plus que de la puisssance. Une sagesse infinie... Mais... une torture également. Et son visage masqué n'aidait pas à identifier ses sentiments. Layna l'accueillit avec un silence d'égard. L'Air soufflait. C'était le professeur de l'air ? Tout avait donc changé ici ? Il n'y avait de connu comme visage que celui que Naciniah. C'était probablement un ancien élève.

Dehors, le jour marquait la pleine fin de l'aube, les débuts de la matinée alors qu'une brise glaciale souffla, venant de la porte qui s'ouvrait de nouveau, à peine refermée. Une petite forme se détacha de l'encadrement.

L'elfe reconnu à peine le professeur de l'eau dans cette transparence et celle blancheure presque trop brillante aux vues des ténèbres extérieures et intérieures. La dernière fois qu'elle l'avait vu, ces cheveux étaient du bleu doux de l'eau. Aujourd'hui, elle affichait la couleur de la neige et deux flammes pour prunelles.

Ruby fit quelques pas et vint s'incliner devant elle, avec une déférence des plus étonnante. Pourquoi l'aimait-on tant alors qu'elle s'était recluse aussi longtemps ? Les larmes lui vinrent presque aux yeux d'émotion, mais elle put faire passer cela pour de la joie en souriant.

Layna s'éclaircit la gorge, espérant que sa vois ne la trahisse pas, elle qui n'avait pas fonctionner réellement depuis longtemps.

"Merci à tous d'être venu aussi rapidement. J'espère ne pas vous avoir dérangés dans des tâches importantes, même si je sais que celle que je vais vous confier risque peut-être de l'être plus, voir de se révéler un poid trop conséquent."

Elle affecta une mine peinée avant de se rapprocher de son bureau. Dans sa main, une baguette de bois apparu, et, sur le bureau, des petits pions de terres colorées. Dans son esprit, en si longtemps, plusieurs stratégies avaient eu l'occasion de se développer. Et, dans le pire des cas, elle savait qu'il habitant dans les ruelles sombres du sud de la Cité quelques personnes dont l'aide pourrait aide précieuse. Mais elle désigna l'entrée de la cité et reprit.

"Je sais que le blabla ne sert à rien, aussi, je vais vous dire directement tout ce qu'il y a à savoir. Les troupes d'Apharez sont en marche depuis longtemps. Avant de ... me préparer, j'ai fais porter des messages à tous les coins de la région pour que les habitants des petits villages viennent se mettre à l'abris que viennent nous aider à combattre. Il n'y aura jamais assez de bras."

Layna marqua une pause et soupira.

"Les troupes démoniaques sont à nos portes. Elles sont encore à quelques jours de marche de la cité mais la Plaine qui s'étend au Nord nous permet de voir la bande de poussière qu'ils provoquent. Aussi, j'ai scellé la porte grâce à une sort. Je sais qu'il existe des traîtes qui se sont ralliés aux démons. Des élémentalistes. Et ils pourraient ouvrir la cité aux démons, sans que nous puissons rien faire."

Layna claqua des doigts et un des pions, coloré de noir et de symboles rouges, se déplaça jusqu'à la porte de la Cité.

"Naciniah, amie. Je te confie la protection de la porte. Il existe toujours un moyen de l'ouvrir, et lorsque les démons apprendront lequel, tu seras peut-être le dernier rempart qu'il nous restera. Je ne sais pas encore qui La Reine des Enfers choisira pour ouvrir la porte. Peut-être un des nôtre."

Layna fit un sourire peiné. Se rendait-il compte, tous, que c'est entre ses mains, dans le fruit de ses décisions que se jouait probablement leur avenir ? Elle qui ne connaissait de la guerre que les échecs, elle, décidait des troupes minces qu'il possédait. Mais c'est de sa croyance en la victoire que dépendait le moral de la cité et, par la même, leurs chances des réussites. Elle serra les poings, se fit forte, et poursuivit, invitant un pion entremêlé de lierre miniature à se diriger vers le coin Nord-Ouest de la Cité. Le Square.

"Métatron. En votre qualité de Professeur de la terre, je vous confie le Square. Il n'y a pas d'habitations, pas de constructions réelles. Pas beaucoup de protection en cas de combat. C'est un des lieu les plus dur à défendre. J'espère que la végétation et la pierre seront vos armes. Deplus, il y a dans le Square une plante des plus précieuse. Prenez-en soin."

La Directrice sourit de la futilité de ce qu'elle venait de dire. Une plante ? Dans un Square ? En pleine guerre ? Combien y'avait-il de chance qu'il puisse la protéger ? Déjà, qu'il la trouve et la reconnaisse... Mais, s'il était professeur, c'est qu'il en avait les qualités. Puis, avec la force qu'il semblait posséder en qualité de Séraphin, il y avait de grande chance qu'il y parvienne.

Un pion bleu se dirigea vers la façade du Lac, poussé par la baguette que tenait Layna, et son regard se posa sur la Professeur de l'Eau, ignorant la transparence de son vêtement et glissant sur son tatouage.

"Ruby. Je te charge de cette partie de la Cité. Je suis certaine qu'Apharez trouvera un moyen de venir nous attaquer par ce côté de l'Elament. De plus, il te faudra clore le passage du dortoir des Aquas."

Ce n'était peut-être pas un secret, mais Layna savait qu'une partie des habitants de la cité ignorait que le dortoir des Aquas - qui se trouvait sous le sol - était ouvert sur le lac, pour les anciens élèves ondines et sirènes, mais surtout pour que les requins d'eau douce qui protégeaient les fonds puissent accéder à un territoire de nage plus grand, sans pour autant attaquer les Habitants du Lac. D'ailleurs... Comment s'appelait la ville du Lac ? Cela faisait longtemps que Layna n'avait pas parlé avec les Sirènes et les Ondines.

"Moi, je m'occuperai de la muraille Nord. C'est là, où, je le pense, s'abattra la plus grande partie des troupes d'Apharez. Et sûrement elle, aussi. Quand au frond Est..." Elle balaya les gens présent du regard "La personne qui s'en occupera n'est pas encore arrivée."

Les uns après les autres, les quatres porfesseurs, quatres des meilleurs élementalistes de la citée et donc du monde s'étaient rassemblés autour de Layna, Naciniah du feu, Ruby de l'eau, et Archaël des airs... La réunion parfait des quatres éléments. Chacun fut salué chaleureusement par la directrice... Qui, malgrès les apparences semblait assumé relativement sereinement une bataille de cette ampleur.

Celle-ci commença par nier l'honneur que Métatron pourrait avoir à la rencontrer, ce qui ne fît d'ailleur que lui confirmer que la fomule n'avait pas était vaine, et que si une telle persone faisait preuve d'une telle modestie, c'était qu'elle devait être réellement exceptionnelle. Pour toute réponse Métatron sourit et plaqua sa main contre sa poitrine, et recula. Pendant un instant, il se sentit un peu mal à l'aise, bien que l'heure n'était pas aux réjouissance, il avat la nette impression de perturber les retrouvailles entre Layna et Naciniah.

Puis il se servit dans le vase et en tira une belle pomme, bien que celà pouvait paraître un peu cavalier, au moins celà ferait redescendre la tension de la pièce... Tacitement, tous avaient compris qu'ici maintenant, d'un mot, d'un geste dépendraient la vie de milliers d'innocents avec à la clé la victoire ou une extermination totale...

Ne voulant pas perdre de temps, l'elfe commença à expliquer sa stratégie...
Le but principal étant de donner des zones à défendre à chaque professeur en rapport avec son élement, une stratégie comme une autre. Et qui avait des chances e onctionner, ainsi, il héritait du square, l'esprit de la terre habitait ce lie il pourrait peut-être arreter les adversaires qu'ily rencontrerais.
Par contre la deuxième partie fut plus interessante, quel genre de plante peut-être à ce point importante qu'elle devient un enjeu de combat?
Il lui tardait de savoir en attendant, les choses seraient consiérablement compliquées pour lui.

Mais il ne pouvait se dérober, il se contenta d'acquiesser d'un geste rapide de la tête...

Par ailleur au fur et à mesure des explications de Layna, se lisait sur son visage le poid de son fardeau, doutes, peurs, culpabilité...
Elle craignait tellement de comettre une erreur de voir par sa faute mourrir des habitants... face à cela Métatron ne put s'empecher de prendre la parole.

"J'aimerai que les choses soient claires... Ni moi ni quiconque ici ne se battra par ce qu'on l'y a obligé, si, pris de peur j'avais fui la ville aux premieres rumeurs de bataille, je suis sur que personne ne m'en aurait empeché par conéquent chaque soldat acceptera son sort... Les pertes seront lourdes et inevitable, mais pas un de nos combattants ne pourra vous repocher son sort, vous devez donc garder la tête froide et ne pas trop prendre sur vous. Séparez vous de toute passion c'est triste mais c'est ainsi qu'on pense à la guerre.
Rien de ce qui nous arrivera ne vous sera attribué comme étant de votre faute."

[Métatron, j'ai supposé que tes paroles prenaient place durant le discours de Layna]

A peine Layna avait-elle fait mention du front Est que des voix se firent entendre à travers la porte. A celle des gardes se mêlait la voix d’une jeune femme. On pouvait entendre des rires, ceux des gardes ainsi que ceux d’une femme. Celle-ci connaissait sans doute les deux hommes. Ils échangèrent encore quelques mots, mais rien de compréhensible à travers le bois de la porte. Puis celle-ci s’ouvrit.

Dans l’entrebâillement se tenait une jeune femme d’une vingtaine d’année. Elle offrait un contraste impressionnant avec les deux gardes. Toute fine, elle en semblait presque frêle, ce qui était accentué par la robe rouge qu’elle portait. Elle fit un pas en avant et son vêtement se soulevant légèrement dévoila un court instant ses pieds chaussés de sandales.

Alors qu’ils étaient au bord de la guerre et que ceux qui allaient combattre se préparaient de leur mieux, il en était encore parmi eux qui s’habillaient comme si de rien n’était. Amatrice, à moins que ce ne soit justement la preuve de ses compétences. A quoi bon porter une armure et des armes lorsque l’ennemi est encore à plusieurs jours de la cité ?
Exceptionnellement, ses cheveux étaient détachés, comme si elle essayait de n’être qu’une simple habitante le temps d’une journée. Comme si elle voulait profiter du temps qu’il restait avant la bataille en tant que simple habitante d’Elament.

"Je suis Lay-Ing Lullaby et visiblement en retard. Je vous pris de m’en excuser, le messager a eu un peu de mal à me trouver."

Peut-être était-ce vrai, mais peut-être aussi n’était-ce qu’une excuse pour justifier son retard. Le ton bien que doux ne prêtait pourtant pas à la contestation. Il se dégageait d’elle une sorte d’autorité naturelle, de celle que possèdent les professeurs et les dirigeants.
Elle ne faisait pas partie des cinq maîtres élémentalistes et avait été légèrement surprise de les découvrir dans la pièce quelques instants plus tôt. Pour toute réaction, elle s’était contentée d’un léger haussement de sourcil.

Du coin de l’œil, elle fit le tour de la pièce, s’arrêtant parfois sur un détail puis reprenant son examen. Elle finit par le bureau central et vit les cartes qui s’y trouvaient. Rien d’étonnant à cela, on ne lui avait certainement pas demandé de venir simplement pour prendre le thé.

"Que puis-je pour vous ?" Le gardien qui était venu la trouver ne lui avait pas dit pourquoi elle devait rencontrer Layna Timerta. Lorsqu’il le lui avait annoncé, son étonnement avait été plus visible qu’un simple haussement de sourcil. Pourquoi elle ? Elle n’était qu’une simple gardienne de la cité et de loin pas la plus connue. Elle avait été professeur de la faune quelques mois et peut-être était-ce cela la raison de sa présence parmi eux. A moins que ce ne soit parce qu’elle était allée sauver Selène. Qu’importent les raisons, elle était là, seul cela comptait.

Elle aurait dû se sentir intimidée. Après tout, elle se tenait à côté de cinq des plus puissants élémentalistes de la cité et sans doute du monde, pourtant il n’en était rien. Eux ne lui voulaient pas le moindre mal contrairement à Apharez lorsqu’elle l’avait rencontrée quelques mois plus tôt ou Iblis, quoique ce dernier ne se fût pas montré particulièrement agressif.

Si Nacinia s’était retenue d’aller enlacer Layna, celle-ci ne fit pas autant de manière. Certes elle était la personne la plus importante de la cité mais elle restait avant tout son amie.
A peine s’étaient séparées qu’une nouvelle fois la porte s’ouvrit, laissant entrer Archael. Il avait bien changé depuis leur dernière rencontre. L’ange ne semblait plus que l’ombre de lui-même. Qu’avait-il bien pu se passer pour qu’il se retrouve dans un tel état ? Et plus important encore, aurait-il la force de jouer le rôle qui serait le sien durant la bataille ? Elle le salua d’un geste de la main.

Quelques instants plus tard, ce fut Ruby qui entra. Elle aussi avait beaucoup changée ces derniers mois mais cela Nacinia le savait. Elle la considérait toujours comme sa petite sœur et ne ratait pas une occasion de la voir pour prendre des nouvelles.
Elle, elle n’avait pas changé. Toujours vêtue de noir, elle n’avait pas encore renoncé à porter le deuil de son frère. Peut-être qu’un jour elle laisserait sa peine derrière elle mais pour le moment, elle n’en avait pas la force. Renoncer été comme trahir le souvenir de son frère et avec la bataille qui approchait, le noir risquait de devenir une couleur de circonstance.

A présent, ils étaient complets. Les quatre professeurs des éléments et Layna, l’héritière des quatre éléments. Dans cette pièce allait se décider l’avenir d’Elament et tous les cinq avaient beau être puissant, s’ils commettaient la moindre erreur, la cité en payerait le prix fort.
Enfin leur petite réunion commença. Layna débuta en leur résumant la situation, à sa manière, en usant de ses pouvoirs. A se demander comment elle ferait si un jour elle se retrouvait privée de son contrôle sur les éléments.

A Nacinia, elle confia la porte de la cité. Selon elle, il était encore possible de l’ouvrir, cela signifiait sûrement qu’elle avait scellé la porte, seule la puissance conjuguée d’un élémentaliste de chaque élément ou d’un seul possédant la force des quatre éléments pouvait réaliser cela. Elle ne pu réprimer un frisson lorsqu’elle entendit qu’il restait un moyen d’ouvrir la porte et que ce serait peut-être l’un des leurs qui le fournirait aux démons. Elle hocha néanmoins la tête, acceptant la tâche qui allait être la sienne.

"Amie, moi vivante, ils ne passeront pas." Se contenta-t-elle d’ajouter aux paroles de Layna.

Elle refusait de voir les hordes d’Apharez piétiner tout ce en quoi elle croyait. Elament était un lieu d’apprentissage mais c’était aussi un refuge pour tous les élémentaliste qui, du fait de leur particularité, étaient les cibles privilégiées des démons. Parce qu’elle en avait la force, elle ferait tout pour éviter que les démons ne puissent pénétrer dans la cité.

Pour Ruby et Métatron, la zone était en rapport avec leur élément ce qui allait leur donner un avantage énorme face à l’ennemi.
Lorsque Layna en était venue à parler du square, Métatron avait prit la parole, lui assurant qu’ils ne fuiraient pas. Ceux qui défendraient la cité le feraient parce qu’ils étaient d’accord de le faire et pas un ne fuirait, c’était ce qu’il pensait. Naïf, voila ce que Nacinia pensa de lui. Elle connaissait l’horreur des guerres et même parmi ceux qui allaient combattre de leur plein gré, il y en avait toujours pour fuir. C’était ainsi qu’allaient les choses. Il est toujours facile avant le combat de se dire que l’on sera un héros et qu’on n’ira jusqu’au sacrifice ultime si nécessaire mais face à l’ennemi ce n’est plus pareil.

"Puisses-tu dire vrai."

Layna fit alors mention du front Est et d’une sixième personne. Elle avait tout d’abord pensé qu’ils n’y aurait qu’eux cinq pour diriger la bataille et elle se sentit rassurée d’apprendre qu’il y avait une personne de plus sur qui on pouvait compter pour prendre le commandement d’une partie des troupes.
Il était amusant de voir que même si les gardiens de la cité étaient formés pour protéger Elament, ce ne seraient pas eux qui prendraient la tête des opérations mais bien les maîtres élémentalistes. Restait à savoir qui serait cette sixième personne, peut-être un ancien professeur.

Elle fut tirée de ses pensés en entendant des bruits de voix provenant de l’autre côté de la porte, peut-être était-ce encore Mido. Qu’il aille au diable.
Lorsque la porte s’ouvrit, ce ne fut pas l’ancien professeur de médecine qui entra mais une jeune femme. Naciniah jeta un regard interrogatif à Layna mais peut-être la nouvelle venue était juste là pour remplir la coupe de fruit dont le niveau diminuait à vu d’œil.

Non, elle aussi avait été convoquée. Etait-ce elle qui aurait la charge du front Est ? Lay-Ing Lullaby, ça ne lui disait rien, d’un autre côté, elle ne connaissait pas vraiment Archael et Métatron, elle les avait déjà croisés quelques fois dans les couloirs de l’école et connaissait leur nom mais rien de plus. Elle adressa un sourire à la nouvelle venue, si elle avait été convoquée elle aussi, elle était la bienvenue. Elle ne répondit pas à la question de la jeune femme, ce n’était pas à elle de le faire et de toute façon elle n’en connaissait pas la réponse.

Ils semblaient tous si serein, si calme. Etait-elle donc la seule à ressentir une peur viscérale en elle ? Leurs traits n'étaient pas tirés par la fatigue - si l'on considérait que l'on voyait le visage d'Archael - et ils semblaient même en total accord avec eux-même - si l'on prenait exemple sur la professeur de l'eau. Peut-être n'avaient-ils jamais pris part à des combats, voir à une guerre, mais, tous et Layna le savait, pour tous, donc, a découverte de leur pouvoir marquait une séparation nette avec l'ordinaire et, qui sait, peut-être, des douleurs... Que savait-elle réellement d'eux ?

Elle ne connaissait de Naciniah que l'amie proche et présente, celle qui l'avait aidée à surmonter pas mal d'obstacles dans sa vie. Elle ne connaissait d'Archael que son prédécesseur. Métatron, elle ne l'avait jamais vu avant aujourd'hui. Et Ruby, ce n'était que la petite rescapée d'une chose qu'elle ne connaissait même pas. Quant à Lay-Ing, c'était seulement les informations des personnes de confiance à qui elle avait laissé le droit d'espionner qui lui avait dit qu'elle était peut-être la personne qu'il fallait... Ancienne professeur de la Faune et de la Flore, aujourd'hui Gardienne de la cité... Peut-être l'amour qu'elle portait à un lieu qu'elle défendait était une arme. Ou pas.

Mais, lorsqu'elle l'a vit entrer, femme simple, éloignée de la puissance manifeste que dégageaient les gens ici présents, Layna douta. Une seconde, puis rien. Lorsque la jeune femme ouvrit la bouche, la Directrice se rendit compte que malgré l'apparence "normalité" qui se dégageait d'elle, Lay-Ing pouvait bien se trouver dans cette pièce... Elle lui sourit, espérant briser ce visage de gêne si déplacé dans cette atmosphère de crise.

L'Elfe Noldor passa sa main dans ses cheveux épais, démêlant une mèche, essayant de prendre un air détaché tout en restant sérieuse et en ignorant ce qu'avait dit métatron un peu plus tôt. Ne leur imposait-elle pas de combattre, aux vues del a façon dont elle distribuait les rôles ? Cela l'a mis mal à l'aise.

"Vous pouvez peut-être beaucoup, mademoiselle Lullaby... Nous cherchons une personne d'une forte puissance mentale. Habile, rusée. Et possédant un sens de commandement développé. Et nous vous avons choisis. Si bien sûr, vous accepter la charge que nous posons sur vos épaules."

En employant nous, peut-être Layna essayait-elle d'esquiver la charge qu'en faite, elle déposait seule sur les épaules d'une autre personne. Etait-ce de la fuite que de faire confiance à quelqu'un et de lui donner une telle chose à dirigér dans un tel moment ? Qui sait...

Mais, principalement, Layna se rendait compte que l'ermitage qu'elle s'était imposé durant cette demie année n'était peut-être pas la meilleure solution... Elle aurait dû rester près des gens, avec eux, à les comprendre, dans la vie de tout les jours. Là, alors, elle aurait pû justifier les décisions qu'elle prenait. Et eux-même, aussi, auraient-ils pû dire "Oui, nous lui faisons confiance car elle nous aime et nous connait". Elle les aimait certes, mais ne les connaissait pas. Elle connaissait déjà à peine ceux à qui elle confiait la vie, l'avenir de plusieurs miliers de personne...

Des souris dans un cachot.
C'était l'impression que lui donnait cette scène et, plus en avant, l'impression que lui donnait cette cité, dans laquelle fourmillaient des habitants ignorants. Mais même, qui était-elle, elle, Ruby, pour dire qu'elle n'était pas ignorante ? Une folle ? Une louve ? Une personne inhumaine ? Ah ça ! Il est facile de se détacher des choses négligeables comme l'écoulement du temps, il l'est moins de se séparer totalement d'une admiration vouée à une personne que l'on connait à peine, croisée ça et là dans une salle, un couloir, dans un bureau pour démontrer ses pouvoirs...

Dans ce même bureau, avec cette même personne, et des gens à qui elle tenait. Ah... qu'il est comique de voir à quelle point l'absence de présence peut pousser à trouver une présence. Et comique, aussi, de remarquer que renier une chose non voulue est presque impossible. Alors, accroupit sur du bois dans un bâtiment de pierre, Ruby se taisait, observant seulement, rigolant, aussi, peut-être. Tout bas. Persiffleuse. Mais rigolant plus de l'ironie de la situation que de méchanceté.

Que connaissaient-ils, tous, des troupes de l'ennemi ? Elle ne se rappelait pas avoir entendu, alors qu'elle observait les démons, les rumeurs d'actions d'élémentalistes, visant à détruire les forces d'Apharez... C'était presque de la colère qui s'était alors dégagée d'elle. Seule, seule, toujours seule ! Seule à agir, à détruire, à chasser. A user un don en arme, à pervertir la pureté de sa race pour les villenies d'une Démonne.

Etait-elle la seule à ne pas avoir peur, aussi ? Non... Elle ne voyait pas réellement le visage d'Archael, même si, au travers des ombres, elle discernait le principal - l'éclat cristallin d'une étoile, celui bleu d'une prunelle, et les traits d'un ange - mais elle était sûre de ne pas y voir de peur. Même sur Naciniah, elle n'en voyait pas. Mais, qui sait... Sous cet habit de deuil chéri pour ce qu'il représentait pour elle, peut-être se trouvait-il les fourmillements de la crainte. Du doute ? Même la nouvelle qui venait juste d'entrer respirait plus la crainte des personnes ici présente que de la situation.

C'est sur elle que, détachant ses prunelles d'Archael, Ruby darda ses yeux. Deux flammes de sang sur un visage de porcelaine. Et, immédiatement, elle sût qu'elle n'aimait pas cette nouvelle venue.
Simplement par jalousie, qui sait ? Même les puissances de ce monde sont parfois soumises aux sentiments humains. Peut-être, aussi, parce qu'elle venait ici appelée, sans réellement le vouloir, sans chérir la tête de la meute, Layna. Pour ça, peut-être, ou pour rien.

Mais, toujours, tandis qu'elle observait, les paroles de Métatron raisonnaient à son esprit, comme un glas souillé. Forcé à combattre ? Qui l'était ici ? Tous avait déjà eu cent fois la possibilité de fuir ! Tous aurait pû ne pas répondre à l'appel de Layna, se cacher au gardien de la cité. Partir, même, il y a longtemps déjà, quand la ligne de l'horizon se couvrait de nuages sombres et que la poussière de la marche démoniaque s'élevait à peine...

"Tsss" susurra-t-elle, sa langue habituée au sang des grands herbivores de la forêt passant sur ses lèvres de trop nombreuses fois tâchées. Ses yeux se fermèrent, les paupières se relevèrent, venant se poser sur Archael de nouveau, dans une fixité d'une force non maîtrisée.

C'était un mépris palpable qui se dégageait d'elle, devant tant de démonstration d'ignorance. Layna assignait les fronts avec sagesse. Mais avec une sagesse qui baignait dans le manque d'informations. Même les meilleurs espions n'auraient pas eu l'occasion de voir la part la plus magnifique des troupes des démons... Les succubes aux seins voluptueux qui peignaient déjà leur chair de peinture de guerre. Les Trolls que la Démonne avait appelé, leur promettant le sang et la chair en paiement de leurs bras. Les Incubes développant leur magie séductrice... Tout ça et plus encore.

Ainsi, là, ils étaient près à combattre, non ? Seulement, il n'y a pas de gloire à se battre sans peur. Se battre la peur au ventre induit le courage. Ah ! Mais, sans peur, ne fait-on pas preuve de folie ? Hin-hin-hin... La folie de certain n'était plus à prouver, en ces lieux...

Ainsi, on l’avait convoqué pour qu’elle devienne l’un des commandants qui protégerait la cité durant la bataille. La charge était lourde à porter, ce n’était pas rien que de savoir que la vie de centaines de personnes reposait sur ses épaules. Il n’y aurait pas de honte à refuser, elle n’était qu’une jeune gardienne, peut-être la plus jeune depuis des années et sans doute l’une des moins expérimentés et pourtant, les mots qui franchirent ses lèvres furent :

"C’est d’accord, je vais le faire."

Un bref instant, un sourire passa sur son visage. Sans doute la joie de savoir qu’elle allait pouvoir se rendre utile durant la bataille. Ça lui avait prit des mois pour devenir gardienne et là, lorsque la bataille était proche, c’était à elle que l’on allait confier l’un des fronts et non pas à l’un des anciens. Un jeune gardien se serait normalement retrouvé à obéir aux ordres des maîtres élémentalistes ou d’un gardien plus expérimenté, mais non, elle, elle allait les donner ces fameux ordres.

"Merci à vous pour cet honneur. Puissions nous triompher."

A présent qu’elle savait ce pour quoi elle était ici, elle s’avança et tirant une chaise, elle s’installa à la table de bois comme les autres l’avaient fait un peu plus tôt. Comme à son habitude, elle s’assit en tailleur sur sa chaise. Ça n’était pas très confortable mes les chaises ne l’étaient de toute façon pas, le sol l’était bien plus.

Du regard, elle détailla un peu mieux les autres occupants de la pièce. Elle ne leur avait accordé jusqu’à lors qu’un bref regard.
La première personne était Naciniah, celle-ci lui adressa un sourire encourageant. C’était vrai qu’il y avait de quoi se sentir perdue au milieu de ces êtres qui possédaient une maîtrise de leur élément comme personne ou presque dans la cité.

Ses yeux glissèrent sur Layna, l’Adashim savait à quoi s’en tenir avec elle. Cette femme lui avait fait suffisamment confiance pour lui confier une partie du commandement et pour ça, elle lui était redevable. Cette confiance qu’elle avait placé en elle sauverait peut-être des vies à moins que ce ne soit le contraire, la jeune femme n’était de loin pas la plus expérimentée dans les arts de la guerre mais elle ferait de son mieux pour mener son camp à la victoire.

La personne suivante était Ruby mais avant même qu’elle ne s’intéresse à la louve, celle-ci avait déjà braqué son regard sur elle. La gardienne ne se souvenait pas de l’avoir déjà croisé et pourtant, il y avait de la haine dans le regard que le professeur de l’eau lui porta. Son regard se fit interrogateur, que lui avait-elle fait ? C’était sans grande importance au regard de ce qui allait se passer bientôt mais, peut-être l’une d’elles serait amenée à sauver la vie de l’autre.
Elle lui aurait bien tiré la langue en réponse à son regard mais ce n’était pas le moment pour les gamineries.

Métatron était resté de marbre à son entrée. Nulle réaction visible de sa part. Soit il n’avait que faire de cette nouvelle arrivante soit la question de sa présence était une évidence pour lui. De toute façon, qu’il soit favorable ou non à sa présence n’avait pas d’importance, c’était ainsi que Layna l’avait décidé et ça ne serait pas autrement que les choses iraient.

Enfin, il y avait Archael, elle l’avait déjà rencontré mais il y a plusieurs mois de cela, il n’était encore, à l’époque, qu’un simple élève. C’était lorsque Apharez avait prit d’assaut la porte de la cité au côté d’un balrog. Il avait fait parti des défenseurs ce jour là, tout comme elle. La jeune femme se souvenait de son nom mais si c’était bien la même personne, il avait beaucoup changé depuis ce jour. Il semblait à la fois plus puissant et diminué, si une telle chose était possible.
La question que l’ange posa retint toute l’attention de l’adashim. Elle était gardienne de la cité et pourtant, elle n’en savait pas bien long au sujet des protections magique dont bénéficiait la cité. Ça allait être instructif.

Ainsi c’était elle qui allait s’occuper du front Est. Soit. Elle semblait pourtant si frêle mais, à Elament, les apparences sont de bien mauvaises conseillères. Et si elle semblait frêle, sa voix disait le contraire. Là où la voix d’autres personnes aurait tremblée, celle de Lay-Ing était ferme, comme si elle était née pour commander.

Chacun avait ses réactions dans la pièce mais nul ne semblait vouloir donner fin à cette réunion. Enfin, si on pouvait parler de réunion, il s’agissait plus de dire à chacun ce qu’il allait devoir faire que de se réunir pour décider de l’avenir de la cité.
Naciniah avait accepté sans hésiter, sans doute en raison de l’affection qu’elle témoignait à Layna mais, et les autres ? Ruby partageait cette affection mais pour les trois autres, quand était-il ? Honneur, courage, devoir ? Lequel de ces mots avait guidé les leurs ?

Soudain, Archeal qui n’avait pas pipé mot depuis le début brisa le silence. Sa question était intéressante et même si elle en connaissait la réponse, ce n’était certainement pas le cas de tous ici mais en vérité, ils n’avaient pas besoin de savoir. Leur but n’était pas d’ouvrir la porte mais de la tenir fermée, sans quoi la cité tomberait certainement. Si le moindre mur s’effondrait, la cité tomberait et la porte était justement la plus simple à faire tomber, à condition de savoir comment faire.

[hj] : Désolé, c’est court mais, je n’avais pas grand-chose à dire.

Layna baissa la tête à la question d'Archael et regarda ses ongles, ses mains dont les doigts s'ntrecroisaient les uns les autres. Il avait une belle voix, cet ange, à la fois tissée du vent des Cieux et de lumière. Mais sombre, trop sombre. Un mal le possédait-il ? Elle voyait dans ses mèches blanches et ses yeux bleus un choix peut-être mauvais. C'était un élève avant, se rappelait-elle, n'était-ce pas trop pour un élève déjà devenu professeur d'être en plus ammené à diriger une armée branlante ? Sauf que s'il avait atteind le niveau de maîtrise nécessaire, son esprit ne devait pas être faible : ne sont professeurs dans la cité que des êtres d'une grande puissance et d'une grande force, qu'elle soit mentale ou physique. Enfin, c'était ce que Layna voulait croire. Désirait au fond d'elle. Des personnes siffisament fortes pour soutenir ses doutes et ses craintes, sans qu'elles ne le sachent, sans qu'elles ne le remarquent.

A pas félin mais las, elle fit le tour de son bureau et ouvrit un tiroir. Elle dut forcer un peu car l'humidité avait prit le bois et l'avait fait gonfler. Et, de l'intérieur, elle sortit une pierre d'aspect grossier, comme celui d'une pierre banale ramassée sur le bord du chemin. En plus grosse et plus aiguë peut-être. Ce qui différenciait vraiment ce cailloux d'un vulgaire autre c'était probablement sa couleur rosâtre, comme du granite, et l'impression qu'il luisait de lui-même. La directrice souffla dessus, faisant s'élever pas mal de poussière qui lui fit crisper le visage. Ruby, à côté d'elle, éternua. Puis elle avança d'un pas et vint la poser sur la carte devant elle déroulée.

"La porte de la cité est tissée de sortilèges datant de la création de la ville, des millénaires avant nous. Ils ont pour but d'empêcher le passage de démons dans la ville, d'humains et de personnes ne possédant pas de pouvoirs. Il y a quelques années, j'ai effrité un peu ce sort pour permettre à des personnes ne possédant de pas de pouvoir d'entrer néanmoins."

Layna soupira et tourna le dos à toute les personnes présentes. Elle se frotta les yeux, pleines de fatigue mais aussi de fatalité. Elle savait que d'ici peu, elle devrait se battre, encore, et probablement souffrir. Mais... N'était-ce pas aussi le cas pour les personnes ici présentes ? Elle soupira et sourit faiblement, empli de bêtise et de soulagement. Son corps trouva de lui-même sa place dans un fauteuil, tandis que naissait autour du bureau d'autres fauteuils pour ses commandants de fortune.

"J'ai toujours été contre le fait qu'Elament ne soit qu'exclusivement réservée aux élémentalistes. J'ai ouvert la ville au commerce, mais toujours refusé que ne s'y installe des non-élémentalistes s'ils ne faisaient pas partie d'une famille d'un élémentaliste..."

Du bout des doigts et distraitement, Layna joua avec une boucle de ses cheveux roux, l'enroulant, la déroulant, la tirant. Ce n'était plus de la lassitude que l'on voyait sur son visage, mais presque de la fierté. De la fierté que, si jeune, elle soit parvenu à diriger une ville de cette importance. Puis la haine que quelqu'un essaye de toucher à un lieu auquel elle tenait tant.

"Malgré cela, la porte n'a rien perdu de ses pouvoirs et, ce matin, en sortant de l'école, je l'ai clos aux démons. Mais aussi aux élémentalistes." Elle se redressa sur son siège, croisa les jambes et croisa la mains sur sa poitrine "Je suis certaine que se lieront aux démons des traîtres aux pouvoirs élémentaux. Il y a de tous temps des jaloux et des peureux. Sauf que cette fermeture peut être brisée."

Layna se tendit en avant et attrapa du bout des doigts la pierre or de sa portée, l'avançant par l'air, ou par autre chose. Elle referma ses deux mains autour de sa surface irrégulière et trouva dans les aspérités le réconfort chaleureux de la terre et de la magie ancestrale des élémentalistes.

"Il faudrait qu'une personne possédant les mêmes pouvoirs que moi et la même force récite l'incantation. Et elle n'est pas simple à trouver ni à prononcer. Il y a peu de chance aussi qu'une seconde personne soit le gardien des 4 éléments. Aussi, il existe un clef."

Layna baissa les yeux sur la pierre, les mains maintenant imobiles. Un petit sourire tirailla les coins de ses lèvres mais il n'aboutit pas, restant là comme un espoir mort-né. Puis elle cacha totalement ses paupières et dit :

"Ô toi, enfant du pouvoir des Dieux
lorsque viendra l'infortune, Ô calice brisé
et que les dons antiques ne seront plus qu'artifices
illusoir postiche, vois dans la pierre,
admirable sacrifice, le secret d'une clef
l'ordalie de tes alliés."

Le sourire naquit enfin. Il en avait fallu des lunes pour décrypter cette énigme ancienne, gardienne du secret de l'ouverture de la porte d'Elament. Il n'y avait qu'un détail étrang : La suite du texte.

"C'est unc omptine passée. Plus personnes ne la connait et il n'existe plus de parchemin en parlant. Mais elle cache le secret de la porte de la cité. Il y a des millénaires, des élémentalistes d'une grande puissance ont comme nous été confronté à une guerre, mais leurs ennemis étaient bien moins bien préparé que ne le sont actuellement les nôtres. Ils ont gagné les combats, même s'il s'en est alors fallu de peu que la défaite les fauche."

Layna posa la pierre, ne surpotant finalement plus son contact, pour le moment, et se redressa dans son fauteuil, callant ses reins dans le coin inconfortable, posant ses bras sur les accoudoirs.

"Des traîtres avaient ouverts les portes. C'est alors que les Elémentalistes se sont rappelé de la formule pour clore la porte. Il n'y avait à l'époque que les ages qui pratiquaient les magies élémentalistes telles que nos rêves seuls les concoivent aujourd'hui. Et, plein de zèle, les puissants n'avaient pas écouté les conseils des anciens. Pour veiller dans l'avenir à ce que cela ne se reproduise plus, les mages ont forgé une clef, une simple clef comme nous en voyons dans la vie de tout les jours."

Sa main glissa le long du bois, s'immergeant dans le tissu de robe, se perdant dans son décolleté pour revenir quelques secondes plus tard, une clef coincée entre ses deux doigts. Finement ouvragée, elle était d'or et de gemmes d'onix ornée, seule la chaîne qui la tenait à la gorge de l'elfe était grossière, mais de par l'artefact qu'elle maintenait, pouvait être dotée d'une tout aussi importante beauté.

"Je suis la protectrice de la cité et je tiens à mon cou une clef que beaucoup pense être celle des lieux importants de la ville, ainsi que du portail. Mais elle n'a qu'une valeur symbolique. Celle que les élémentalistes ont forgé et faite d'énergie pure, de sortilèges et d'incantations. Elle est gravée de runes d'eau et de vent, faites de terre et fondue par les flammes. Je ne l'ai jamais vu entière, mais on disait qu'elle était aussi possédée par la lumière."

La clef retomba, oubliée une nouvelle fois contre la peau de la Directrice, perdue dans les mailles du lin. Layna releva le viage vers les professeurs présents puis s'avança sur sa chaise pour venir admirer la carte de la région.

"La clef qu'ils ont forgé a été brisé en de nombreux morceaux puis dissimulée dans les murs et les lieux de la cité. Certains aussi se transmettent secrêtement des fragments car leurs ancêtres sont les élémentalistes. Une fois reconstituée, elle devrait faire un mètre de long. Il faut connaître une formule pour lui donner une taille normale..." Layna marqua une pause. "Il existe une suite à cette comptine. Celle-ci révèle les points où sont cachés les morceaux de la clef."

Métatron écoutait en silence, la personne qui était arrivée en dernier, une femme qui semblait d'une grande vigueur était entrée, ainsi, ils étaient au complets, le véritable rempart qui protégeait la ville, les maîtres des éléments.
En silence, le professeur des terras écoutait les discussions, il avait dit ce qui lui semblait être ce dont la directrice avait le plus besoin, pourquoi son amie avait-elle décidé de le contredire?

Enfin, l'important n'était pas là mais bien dans la bataille. Mais sa concentration fut troublée... Deux yeux qui rappelaient l'immensité du ciel s'étaient posés sur lui avec l'incroyable pénétrance du regard des anges, qui semble vous scruter...
Mal-à-l'aise, il n'avait presque jamais senti quelqu'un aussi proche de lire totalement ses pensées...

Mais cette sensation de mise à nue cessa finalement, cet Archaël était vraiment une créature impressionnante, enfin, le plus important était qu'il semblait bien plus apte à affronter le mal que le jour de leur rencontre à la bibliothèque, à cette époque, il paraissait épuisé, las, déprimé, incapable de mener des troupes.

Cette reflexion fût interrompue par les explications de Layna, sans doute les plus importantes de cette réunion, le secret qui ne devait jamais tomber entre les mains obscures de leurs adversaires, la faiblesse dans les defenses de la citée. Finalement, Même la légendaire Élament n'était pas imprenable.
Métatron fut tout de même rassuré, iln'y avait que deux façons d'ouvrir la porte, la première ne serai jamais à la porté des démons, la deuxième, quant à elle serait particulièrement difficile pour l'ennemi à exploiter.
Des fragments d'une clef se trouvaient dans la citée, pour ouvrir la porte, il faudrait passer les remparts, reconstituer la clef, et enfin ouvrir la porte au gros des troupes. Autant dire que ce serai plus que difficile d'ouvir la porte à présent. Il restait maintenant à savoir où se trouvaient ces morceaux.

Mais il faudrait attendre pour ces explications aussi, en attendant, Ruby, vint près de la carte pour y planter son ongle... Métatron intrigué s'approcha du parchemin ressemlant plus à un jeu de stratégie où des pons se réartissaient, ces pions c'étaient eux. sous l'ongle de glace, se trouvaient les inscripltions "tour des vents".

Le regard de Ruby engloba les deux anges, Métatron ferma les yeux et acquiessa de la tête, au dessus du vieux parchemin, la main du sérahin s'ouvrit, paume vers le haut, et un pion blanc de la même forme que les autres y apparut puis se se posa à la place du doigt de la crystalléenne.

"Oui, je suis d'accord moi aussi, peu d'endroits seront plus aprpriés aux capacités de notre camarade." Il releva la tête vers l'assemblée de professeur et gardien. "Qu'en pensez vous?"

Personne ne semblait donner de conre-indication au poste d'Archaël, ce serai donc la tour des vents qu'il défendrait... Parfait chacun avait sa place, 5 fronts, 6 commandants, 4 éléments, une bataille.
Il lança un regard circulaire sur l'assemblée, Mlle Naûr, Ruby, le professeur Archaël, Mlle Lullaby, et enfin, Layna Timerta. Tous semblaient aussi determinés, ils ne semlait pas craindre pour leur vie, tous concentrés sur le combats.
Il ne semblit y avoir que des gens admirables dans cette pièce, y avait-il sa place? Avait-il leur niveau? Combattait-il pour les même raisons? Sans doute qu'il ne trouverai pas la réponse en les observant.

Il resta un instant silencieu, il ne savait pas vraiment quoi dire de plus... Archaël continua, un secret si dangereux se trouverai à la bibliothèque sans plus de protections que ça... C'était mauvais, très mauvais. Néanmoins, les détruire serai inutile maintenant.

"Ce serai une perte de temps, la porte est fermée personne n'entre où ne sort de la citée... Si un traître a consulté ou volé un de ces ouvrages, nous ne pouvons plus rien y faire, nous aviserons quand tout ceci sera terminé."

Dans sa tête Métatron essayait de mémoriser chaque mot de sa mission la connaitre sur le bout des doigt, que plus rien au monde n'existe à part deux armées et un objectif... Le reste était inutile. Se focaliser comme ça est une capacité difficile à acquerir mais très profitable.
Avant que personne d'autre ne puisse ajouter le moindre mot, La main bandée du seraphin s'éleva devant lui.

"N'en dites pas plus directrice, je ne tiens pas savoir où se trouvent ces fragments, j'ai ma mission, elle me suffit, je ne tiens pas à etre capable de révéler quoi que ce soit si je suis capturé et torturé, ce choix n'engage biensur que moi... Sur-ce, si vous me le permettez, je vais me retirer afin de rejoindre le Square pour les derniers préparatifs."

Tranquilement, il se déplaça vers la sortie, il était le premier à partir, mais l'entretient ne devait pas se prolonger indéfiniment, bientôt les hordes seraient à la porte et il fallait que les armées soient prêtes et en ordre de bataille avant d'être surpris par les démons. Et puis, il avait sa stratégie propre à elaborer sur ce terrain. à la fois favorable et dangereux. Saurait-il mettre à contribution le terrain et vaincre l'adversaire? Dure question...

Il quittait les commandants, peut-être ne les reverrait-il jamais, combien d'entre eux allaient tomber? Serai-t-il parmis ceux là?
"Nous vaicrons!"
Déjà sa silhouette s'eloignait, ses ailes se déployèrent, et il monta haut dans le ciel, à la bataille!

Sans mot dire, elle écoutait les mots de la directrice. Celle-ci semblait légèrement nerveuse à ainsi croiser et décroiser ses doigts. Le secret qu’elle s’apprêtait à leur révéler était donc si lourd ? Était-il de ces secrets qu’il valait mieux oublier ? A moins qu’elle ne les jauge, pour décider si elle pouvait leur faire suffisamment confiance et ainsi leur en dire plus.

Layna finit par se décider et du bureau, elle tira une pierre. Grossière, c’est le premier mot qui lui vint à l’esprit en la voyant. Sa forme et sa couleur n’avaient rien de particulier mais ce qui retint l’attention de sa jeune femme, c’était qu’elle luisait légèrement, par pulsation, comme un cœur qui bat ou comme si elle respirait. Incroyable que ce simple caillou était en réalité un entrelacs de sorts millénaires.

Ils apprirent également l’existence d’une clef. Celle-ci n’avait rien à voir avec celle que portait Layna autour du cou. Une clef faite de sort elle aussi. À croire que tout dans la cité n’était que magie et enchantements. Elle fit également mention d’un poème mais celui-ci ne servait à rien sans la clef. De toute façon, ils n’étaient pas censés ouvrir la porte, du moins pas pour le moment, et après la bataille, Layna pourrait toujours s’en charger.

Lorsqu’ils auraient dû tous se dépêcher afin de préparer au mieux la cité, Layna leur racontait des histoires sur le passé d’Elament. L’adashim n’avait rien contre les jolies histoires mais, perdre ainsi du temps alors que l’ennemi était en marche, était une chose stupide selon elle. S’ils se revoyaient tous à la fin de la bataille, il serait toujours temps de se conter ces légendes mais l’heure n’était pas à ça.

Elle ne leur révéla pas l’endroit où se trouvaient les différents fragments, ce qui semblait parfaitement convenir à Métatron.
Sans doute qu’en se creusant les méninges, ils pourraient réussir à en localiser quelques uns mais ce n’était vraiment pas le moment.

Depuis le début, Archael n’avait proféré presque aucune parole, à tel point que la gardienne se demandait s’il n’était pas devenu faible d’esprit depuis leur dernière rencontre. Elle aurait bien aimé savoir quel mal le rongeait pour qu’il soit dans un tel état.
Puis comme pour la détromper, il prit la parole, révélant que des livres au sujet de l’histoire de la cité avaient été consultés. Il n’émit pas de supposition quant à la personne qui aurait pu faire ça, ce qui était une sage décision. Après tout, peut-être était-ce simplement un professeur voulant en savoir plus sur la cité où il vivait. Rien n’indiquait que c’était Apharez, ancienne professeur à Elament, ou l’un de ses sbires qui avait agit.

Sa prise de parole soudaine vint peut-être rappeler à chacun qu’il n’avait toujours pas de poste pour la bataille. Ce fut Ruby qui la première fit une proposition. Elle le fit en pointant un endroit sur la carte, la tour des vents. De par son nom, ça semblait assez approprié pour l’ange.
Ce qu’elle en pensait ? Rien. Ça ne la concernait pas.
Les quatre fronts principaux avaient leur commandant, Archael n’avait qu’à aller où il le voulait mais par pitié, qu’on en finisse. Le temps passait et chaque seconde rapprochait encore davantage les troupes d’Apharez de la cité. Métatron l’avait lui aussi bien comprit et choisit de prendre congé, immédiatement imité par Lay-Ing. "Merci pour ces éclaircissement...puissions-nous nous revoir."
Certes Layna avait suffisamment confiance en elle pour lui confier le front Est et pour lui faire de telles révélations mais, la jeune femme doutait d’apprendre encore quelque chose qui pourrait changer le court de la bataille.

C'était presque magnifique de voir avec quel entrain ils désiraient tous se plonger dans leur destruction. Peut-être étaient-ils aveugle à cette folie qui, justement, voilait une volonté de courage ? Dans la cité, tous, ils n'étaient qu'une poignée face aux armées de Apharez. Une poignée. Une rangée de fourmis face aux sabots d'un cheval de guerre. Promis à la mort, ou ne possédant que peu de chance de pouvoir vaincre leur opposant.

Un sourire d'ironie amère se dessina sur le visage de la Directrice, tandis qu'un mouvement des doigts, elle ordonnait au bois de son bureau d'engloutir la pierre pulsante posée sur lui. Elle soupira, releva le visage et son regard se fixa en plein dans celui de Métatron avant qu'il ne passe le lintau de la sortie qu'il avait décidé de prendre. Il glissa encore, empli d'un nouveau poids, d'une nouvelle mort, pour se glisser dans celui de pierre polie de l'ange à qui la tour revenait.
Elle ne trouva rien là, pas même le froid réconfort du mépris, ni de la haine, pas même de l'admiration ou un avis favorable envers ses choix. Seulement une morne résolution d'obéir, de se trouver balotté par des vents malsains. D'être là, sans avoir la conviction d'appartenir réellement à cette réalité. Et, étrangement, Layna trouva là plus de raison de se relever de son fauteuil que la vie des gens qui se trouvait dans ses mains. Se battre pour trouver une réalité ? Paradoxe ?

"Certes" dit-elle à l'attention de tous, aors que le silence s'imposait. "Maitre des Vents, je vous confis nos Cieux. Que des brises favorables poussent vos pas sur les chemins de la réussite" glissa la Directrice, un vieu dicton pour un évènement déjà vu dans le passé.

Elle ne comptait pas en dire plus au sujet de la clé. A vrai dire, elle ne savait pas elle-même où se trouvait les morceaux, même si la comptine avait le don de guider sa réfléxion sur les bonnes voies. Il ne fallait pas oublier qu'en plusieurs siècles, la géographie de la ville n'avait que peu changé... Seulement, l'ignorance de telle information était bien sûr vitale pour la survie de la cité...

Layna fit le tour du bureau, laissant là cartes et plans pour venir aux côtés de la professeure de l'eau. Instinctivement, elle s'arrêta à quelques centimères d'elle alors qu'elle était sur le point de la frôler pour récupérer les pions - modestes, modestes pions - sur la carte. La Directrice la sentit bouger, descendre de la chaise et se diriger vers la fenêtre orientée directement vers le Lac.

La Protectrice des 4 Eléments serra dans son poing la figurine avant de la reposer sur le croquis de la tour des Vents et de tourner son visage vers Naciniah.

"Je te laisse une grande partie des forces de la cité. La porte sera probablement le lieu où toute la puissance d'Apharez se concentrera car même en détruisant la muraille, une grande partie des démons de la Reine des enfers ne pourra pas passer. Ainsi nos ancêtres ont-ils protégé notre terre..."

Un craquement sourd se fit entendre tandis que Ruby passait par la fenêtre. Une seconde durant, Layna oublia que le bureau se trouvait à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol puis, dirigea un regard éffaré vers l'ouverture avant de se diriger vers celle-ci.
La Professeure se trouvait sur le sol, se relevant doucement et se dirigeant à pas tout autant nonchalant vers l'ouverture du dortoir des Aquas. Layna se retourna vers les personnes présentes en soupirant de soulagement.

"Je vous donne congé à tous. Si vous désirez me faire porter un message, je resterai dans les environs encore quelques heures. Bonne journée."

La suite, Nacinah la connaissait déjà. Pas dans son intégralité mais, Layna lui avait déjà un peu parlé de cette clef. En revanche, ce dont elle n’avait encore jamais entendu parler, était cette comptine. Ça ne révélait pas l’emplacement des fragments mais, elle écouta attentivement, peut-être cela aurait-elle son importance plus tard. Si jamais Layna…non, elle s’inquiétait pour rien. D’eux tous Layna était la plus puissante, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter pour elle.

Puis ce fut au tour d’Archael de leur faire ses révélations. Quelqu’un avait consulté des livres au sujet de la cité, il y a longtemps. Pour Nacinah, il ne faisait aucun doute que c’était cette traîtresse d’Apharez. Si leurs routes se croisaient, l’une d’entre-elles mourait. Cette garce avait joué son rôle de professeur à la perfection avant de tous les trahir et à présent, elle revenait à la tête d’une armée dans le but d’attaquer et détruire Elament.
Son poing se crispa, elle ne la laisserait pas faire. Qu’ils viennent, par dizaine, par centaine, par millier, ils sauraient les accueillir.

L’armée d’Elament, une armée de volontaires mais ils étaient tous unis par l’amour qu’ils portaient à la cité. Chacun avait quelque chose ou quelqu’un à protéger et c’est ça qui les rendait dangereux. Ils seraient querelleurs, bagarreur mais jamais ils ne seraient des guerriers. Il faudrait faire avec et puis, tant que les remparts de la cité tiendraient, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, ils pouvaient tenir à bien cinq contre un si ce n’était plus.
A la magie démoniaque ils opposeraient leur art élémentaire. Le spectacle promettait d’être haut en couleurs.

Restait à trouver un poste à Archael. Le mettre en renfort sur un front possédant déjà un commandant serait inutile, pire encore, les deux commandants risquaient de se marcher dans les pieds l’un de l’autre. Non, son rôle à lui ne serait pas de protéger une section de murs, il aurait un rôle sur mesure. Ce fut Ruby qui avait trouvé l’endroit, la tour des vents. Oui, l’idée lui plaisait bien à elle aussi. Il protégerait le ciel des attaques des démons ailés. Certes la cité bénéficiait de protections magiques mais, le ciel restait l’une des principales faiblesses dans leur défense. A présent, ça semblait même évident qu’il leur faudrait quelqu’un pour diriger les défenses anti-aériennes. Archael, D.C.A. master !

"En effet, ça me semble une bonne idée. Archael, sois notre bouclier."

Comme pour conclure cette réunion, Layna la mit en garde, son front serait sans doute la cible principale des attaques ennemies et pour cette raison, elle lui confiait une grande partie des troupes. Oui, la cité réservait bien des surprises aux démons et avant qu’ils ne puissent y planter leur bannière, bien du sang aurait coulé, dans les deux camps.

"Je sais mon amie."

Ruby choisit cet instant pour les quitter… en sortant par la fenêtre. *Petite folle, que viens-tu de faire ?* Déjà Nacinah se précipitait pour voir si elle allait bien. Déjà elle se relevait. Elle avait bien changée la petite Ruby du premier jour. Non, celle du premier jour n’existait plus, la louve avait prit sa place.

Elle jeta un regard à Layna, elle aussi semblait étonnée de ce qui venait de se produire. La pyromancienne lui glissa quelques mots que seul elle pu entendre, après quoi elle prit congé. Elle aussi devait se préparer pour les combats à venir. Même un mage n’allait pas au combat avec ses vêtements habituels et puis, elle avait bien besoin de repos. Les jours à venir promettaient d’être éprouvant.

[DCA master ... mdrrr]

A présent, les Commandants se dispersaient. Les derniers ordres de la Directrice avaient été donnés, confirmés. Tout ce qui avait été nécessaire de savoir se savait à présent, et le temps n'était plus à la discussion. Chacun, selon sa méthode et sa personnalité, quittait cette scène qui avait été le prélude à la Bataille.
Métatron les quitta simplement, par la porte, avant de s'envoler en direction du front qui lui avait été assigné. Il ne laissa derrière lui qu'un mot d'encouragement.
La seconde à partir fut Lay-Ing, qui les salua brièvement, puis s'éclipsa avec les mouvements précis et rapides qui la caractérisaient.
Le départ de Ruby fut aussi bruyant que le précédent avait été discret. Dans un craquement de verre brisé, la femme-louve avait pris la clé des champs, estimant probblement que la réunion avait assez duré.
Naciniah ne tarda pas à l'imiter, et quittait éjà la pièce, après avoir adressé à Layna quelques paroles qui ne regardaient qu'elles.

Ne resta sur les lieux que Layna et le professeur de l'Air. La directrice avait salué chacun d'un signe quelconque. Quand à Archael, il avait contemplé tout cela, retombé dans son mutisme. Quand il avait reçu sa mission des lèvres de Layna, il s'était contenté de hocher la tête. On aurait pu croire qu'il était de nouveau plongé dans ses pensées. Mais il n'avait pas pu s'empêcher de jeter un long regard à Ruby, quand la jeune femme était passée non loin de lui pour bondir à travers une autre fenêtre. Il ne regarda pas en bas, mais eut un soupir discret en voyant le groupe se disperser.

Du fond de ce demi-rêve où il flottait, il les enviait. Tous semblaient si sûrs, si fermes, solides comme des rocs ... ils partaient défendre leur cité, et à l'image de Métatron, éaient prêts à donner leur vie pour cela. Tous, ils feraient rugir les flammes rouges, danser la mortelle danse de l'hiver, se dresser les plantes et les pierres pour défendre cette flamme de l'espoir qui brûlait en chacun d'eux. Il la sentait, cette chaleur et cette vie qui semblaient l'avoir déserté. Pourtant, ce soir peut-être tous dormiraient de leur dernier sommeil. Où puisaient-ils cette détermination? Ce n'était pas la peur qui le paralysait, mais ... Ah, le Démon Noir avait bien réussi son coup. Il avait frappé exactement là où il fallait, brisant en lui tout ressort. Moralement, il était fatigué ... si fatigué ...

Peut-être aurait-il pu s'arrêter là, après tout. Peut-être aurait-il fui, non par lâcheté, mais par désintérêt. Peut-être la Tour des Vents se serait-elle trouvée sans défenseur ... si, pendant une seconde, il n'avait pas croisé les yeux de Layna.

Ce qu'il y lut lui fit l'effet d'un coup de fouet. Il y vit non seulement l'énergie, la détermination, mais aussi l'épuisement et la tristesse, derrière le chaud reflet brun. Il sursauta, atteint au plus profond du coeur. C'était comme une flèche qui le traversait, car sans le savoir, elle venait de lui faire comprendre une chose : qu'il n'était pas le seul à avoir le coeur lourd. Il s'était cru le seul à avoir des problèmes, à se remettre dificilement d'une bataille physique et morale. Mais dans les prunelles de Layna, il y avait également un fardeau très lourd, sans doute plus lourd que le sien, qu'elle supportait courageusement. Avait-il le droit de s'apitoyer sur lui-même? Lui n'avait pas une ville et des milliers d'âmes à protéger, à encourager ... pas, en plus, le devoir de porter un masque en public et de cacher son envie de hurler.

L'ange détourna le regard, mais dès cet instant, il y avait dans son coeur plus qu'un simple respect pour l'elfe. Il comprenait à présent la ferveur des anciens Habitants, quand ils parlaient de "leur Dame", celle pour qui ils se jetteraient au feu ... Ses mèches blanches s'agitèrent avec une énergie qu'il n'avait plus eue depuis longtemps. Se levant enfin de son coin de fenêtre. Il fixa un instant les cartes de la Cité, gravant dans son esprit tout élément important aussi sûrement que sur une tablette de cristal, défiant le temps.

"J'attendrai sur la Tour." conclut-il finalement. "Si je remarque quelque chose d'anormal de là-haut, j'enverrai rapidement quelqu'un vous prévenir. Et puis..."

La voix était posée. Elle hésitait pourtant sur la fin de la phrase, comme si l'ange aurait encore voulu dire quelque chose. Mal à l'aise, il enroula plusieurs fois une mèche blanche autour de ses doigts. Il semblait gêné, empêtré dans ce silence où il s'était muré jusqu'alors. Et pourtant ... quand ses yeux se relevèrent pour fixer Layna, ils semblait plus clairs, soudain, presque lumineux.

"Je voulais seulement vous dire ... nous ne comprenons pas tout ce que vous portez, mais ... pour nous, vous n'êtes pas seulement la Directrice. Vous n'êtes pas qu'un guide que nous respectons. Pour chacun de nous, vous êtes aussi notre Layna Timerta."

Déjà, il s'était détourné. Peut-être en avait-il dit plus qu'il ne le voulait, ou réalisait-il qu'il n'était pas particulièrement bien placé pour dire cela. Mais alors qu'il franchissait la porte, il y avait dans ses derniers mots un peu de la douceur de l'Archael d'autrefois.

"N'oubliez pas qu'Elament vous aime, Dame Layna."

Et ce fut tout : l'ange était parti ...